Revenir/en parler au travail
Lorsque le parkinson fait irruption dans la vie, la question du travail se pose forcément. Vais-je pouvoir continuer à travailler ? Est-ce que je vais devoir changer de poste ? Dois-je en parler à mon employeur ? A mes collègues ? Chaque situation est particulière et dépend du métier exercé, des tâches qu’il est nécessaire d’accomplir et bien entendu des répercussions de la maladie.
Travail et Parkinson : en parler mais à qui ?
Lorsque vous êtes salarié (e), parler de votre Parkinson n’est pas une obligation, il faut rappeler que le droit à la vie privée autorise chacun à ne pas révéler son état de santé à son employeur.
En parler dépend du retentissement de votre maladie sur votre capacité à accomplir votre travail et de la qualité des relations que vous entretenez avec votre employeur
Cependant, il paraît souhaitable de l’informer si vous êtes amené́(e) à reconsidérer votre projet professionnel : aménagement de poste, changement de statut ou même nouvelle orientation mais il n’est pas pour autant indispensable de nommer directement la maladie.
En ce qui concerne vos collègues de travail, certain (e) s vont préférer en parler à un groupe restreint, d’autres à une personne particulière avec laquelle il/elle entretient une relation amicale et de confiance.
Parler de la maladie avec votre employeur et vos collègues, c’est aussi les rendre plus compréhensifs, et faciliter vos rapports et peut être aussi avoir un peu de soutien supplémentaire.
« Quand j’ai dit à mes collègues de travail que j’avais un parkinson, leur réaction a été très positive, celle de mon employeur aussi. Le directeur et la direction des ressources humaines sont proches des personnes qui rencontrent des difficultés dans le travail ».
Régis 56 ans vit avec son parkinson depuis 11 ans.
Le rôle de la médecine du travail et le statut de travailleur handicapé,
Pensez à solliciter le médecin du travail est un interlocuteur précieux au sein de votre entreprise. Son rôle de conseil et d’intermédiaire est déterminant car Il peut établir le bilan de vos capacités et proposer d’éventuels aménagements (horaires, poste de travail, temps de travail …) et ce de manière temporaire ou définitive. Il pourra envisager avec vous la poursuite de votre activité professionnelle dans les meilleures conditions en fonction de l’évolution de votre maladie et de vos besoins. N’oubliez pas, c’est un professionnel de santé soumis au secret professionnel qui ne peut d’aucune manière révéler la nature de votre maladie, vous pouvez donc vous exprimer en toute confiance.
Quand votre état de santé risque d’avoir un impact sur votre avenir professionnel, il peut vous accompagner dans votre démarche de demande de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) auprès de la Maison Départementale Des Personnes Handicapées (MDPH). Il pourra ainsi dissiper vos craintes : « je vais être étiqueté (e) », « est ce que je risque d’être plus facilement licencié (e) » et vous confirmer ce statut peut favoriser votre maintien dans l’emploi, permettre l’aménagement de votre poste de travail, la flexibilité de votre planning. Et, il n’est pas seulement intéressant pour vous, il l’est aussi pour votre employeur qui peut percevoir des aides par rapport à l’obligation d’emploi des personnes handicapées qui s’impose à toute entreprise de plus de 20 salariés comme nous le rappelle Jean-Pierre qui vit avec son Parkinson depuis 3 ans : « la RQH est un avantage pour l’employeur car il a la possibilité de bénéficier de contrats aidés. »
Peut être un bon argument pour vous à faire valoir !
La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé est délivrée par la commission des droits et de l’autonomie de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de votre lieu de résidence. Il faut compter six mois à un an pour l’obtenir.
Pour plus d’informations cliquez ici.
L’aménagement du temps et du poste de travail
Les exigences liées au travail (cadences, productivité, position debout, absence de flexibilité des horaires, impossibilité d’aménagement du poste) ou à la maladie (tremblements, troubles cognitifs, neurologiques) peuvent conduire à un nécessaire aménagement du temps et du poste de travail.
Plusieurs solutions peuvent être envisagées :
• Le temps partiel thérapeutique : il intervient à la suite d’un arrêt de travail, lorsque vous ne pouvez plus tenir votre poste dans des conditions normales. Il permet une reprise du travail progressive soit au poste habituel soit à un poste aménagé pendant une durée d’un an maximum. Votre employeur a le droit de l’accepter ou de le refuser. Votre salaire est complété par les indemnités journalières versées par l ‘assurance maladie.
Nous vous conseillons en cliquant ici de vous rendre sur leur site pour en comprendre les modalités.
• A côté d’un aménagement de vos horaires, vous pouvez aussi formuler une demande d’aménagement de votre poste de travail. Celui-ci vise à effectuer votre travail dans de bonnes conditions, il faut donc réfléchir aux adaptations nécessaires. Elles peuvent prendre la forme d’un aménagement technique ou organisationnel en fonction de votre handicap mais aussi des contraintes de votre employeur comme ce fut le cas pour Régis, 56 ans vit avec son parkinson depuis 11 ans : « j’ai eu un aménagement de poste, un bureau à hauteur réglementaire, des outils adaptés pour éviter les déplacements. Tout cela m’a permis de rester dix ans dans l’entreprise ».
Si malgré tous ces changements, vous n’arrivez plus à assumer la charge de travail dans de bonnes conditions, une reconversion professionnelle peut être envisagée, c’est l’occasion pour vous d’entrevoir de nouvelles perspectives professionnelles. N’oubliez pas que vous pouvez bénéficier de formations qui peuvent être accompagnées d’aides financières.
Invalidité, inaptitude : quelle différence ?
Il est nécessaire de distinguer ces notions qui donnent accès à des prestations et des droits différents.
L’invalidité : le médecin conseil de votre caisse d’assurance maladie peut vous reconnaitre en situation d’invalidité. Ce statut va vous donner sous certaines conditions la possibilité d’obtenir une pension y compris en cas de poursuite de votre activité professionnelle à temps partiel mais son obtention n’est pas systématique.
Retrouvez toutes les informations sur le site du Ministère du travail en cliquant ici et les formulaires CERFA sur le site de l’Association des Paralysés de France en cliquant là
L’inaptitude : seul le médecin du travail est compétent pour vous reconnaître inapte au travail. Cette inaptitude médicale s’apprécie par rapport au poste de travail que vous occupez. Le médecin peut proposer un aménagement de votre poste ou d’autres types d’activités s’il le juge nécessaire. Dans ce cas, votre employeur a alors l’obligation de rechercher un poste compatible avec l’avis et les propositions du médecin. Le cas échéant, une procédure de licenciement pour inaptitude peut être envisagée.
Retrouvez toutes les informations sur le site du Ministère du travail en cliquant ici
Connaître ses droits et se défendre
Parce qu’il est plus facile de faire valoir et respecter ses droits quand on les connaît bien, nous vous proposons ici un document « handicap au travail : quels sont vos droits ? comment se déclarer ? » du Ministère de l’enseignement supérieur, de la la recherche, et de l’innovation, ainsi qu’une une liste non exhaustive des organismes qui peuvent vous accompagner dans vos démarches.
CAP EMPLOI : Structure d’accompagnement spécifique pour les personnes en situation de handicap.
SAMETH : Service d’Appui au maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés
AGEFIPH : Association Nationale de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées
FIPHFP : Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique
SERVICE PUBLIC : Handicap et emploi dans le secteur privé